TLFi AcadĂ©mie9e Ă©dition AcadĂ©mie8e Ă©dition AcadĂ©mie4e Ă©dition BDLPFrancophonie BHVFattestations DMF1330 - 1500 DOUTER, Emploi trans. et abs. Ătre dans le doute sur l'existence de quelque chose, la valeur ou la vĂ©ritĂ© d'une Emploi trans. indir. Douter + prĂ©p. Vieilli et littĂ©r. [Le compl. est un inf.] HĂ©siter Ă . Une seconde, il douta de pouvoir continuer EstauniĂ©, Ascension M. BaslĂšvre,1919, p. 2931. [le duc]. â Est-ce que vous douteriez d'intervenir, vous, Monsieur, si fĂ©ru d'honneur, quand le renom, la gloire d'une famille seraient menacĂ©s par des Ă©lĂ©ments vils? J. de La Varende, L'Homme aux gants de toile,1943, p. Usuela [Le compl. dĂ©signe un inanimĂ©] Douter du zĂšle, de la probitĂ© de qqn, du succĂšs de qqc. Ac. 1835-1932. Coterie ... oĂč il Ă©tait convenu qu'on est intelligent dans la mesure oĂč on doute de tout Proust, Swann,1913, p. 279.J'espĂšre que tu ne doutes pas de l'affection que j'ai pour mes enfants H. Bazin, VipĂšre,1948, p. 218.Cf. douteux ex. 1 et doute ex. 4 2. L'homme incertain est celui qui, en prĂ©sence d'une reprĂ©sentation sensible ou intellectuelle, doute de ses propres fonctions et des rapports qu'elles posent, ou de la rĂ©alitĂ© d'un objet qu'ils semblent impliquer ... Renouvier, Essais de crit. gĂ©n. 3eessai,1864, p. ... alors, pour la premiĂšre fois, le Tarasconnais douta. Il douta du MontĂ©nĂ©gro, il douta de l'amitiĂ©, il douta de la gloire, il douta mĂȘme des lions; et, comme le Christ Ă GethsĂ©mani, le grand homme se prit Ă pleurer amĂšrement. A. Daudet, Tartarin de Tarascon,1872, p. 123.â [AccompagnĂ© d'une nĂ©gation Ă valeur d'affirmation attĂ©nuĂ©e] Je ne doute pas de. Je suis sĂ»r de. Je ne doute pas du rĂ©sultat, de vos douter de rien. TĂ©moigner d'une assurance excessive en tranchant hardiment en matiĂšre d'opinion, en entreprenant des affaires hasardeuses. Un grand clerc d'avouĂ© ... fier et fort impertinent, ne doutant de rien, tranchant sur tout Musset, Lettres Dupuis Cotonet,1836, p. 659.La jeunesse ne doute de rien G. Leroux, Myst. ch. jaune,1907, p. 110.â [En incise avec en] Ă n'en pas douter. De façon certaine. Je sais, Ă n'en pas douter, que ces jeunes gens ressentent l'un pour l'autre ... une tendresse rĂ©ciproque Guilbert de PixĂ©r., Coelina,1801, p. 15.J'en doute fort. Il vaincra! â Peut-ĂȘtre! â En douterais-tu? â J'en doute Cladel, Ompdrailles,1879, p. 253.[Avec nĂ©gation] Je n'en doute pas, n'en doutez pas. Je reviendrai vous voir demain matin, reprit-il, n'en doutez pas, Corinne StaĂ«l, Corinne,t. 1, 1807, p. 218.SYNT. Douter de l'authenticitĂ©, de l'existence, de la rĂ©alitĂ© de qqc.; douter de l'amour, du courage, des intentions, de la parole, des sentiments, de la sincĂ©ritĂ© de quelqu' [Le compl. dĂ©signe une pers.] Ne pas avoir confiance en quelqu'un, se dĂ©fier de lui 4. Doute du bonheur, fruit mortel; Doute de l'homme plein d'envie; Doute du prĂȘtre et de l'autel; Mais crois Ă l'amour, ĂŽ ma vie; ... Hugo, Les Contemplations,t. 2, 1856, pp. 70-71.⊠Douter de soi. Ne pas ĂȘtre sĂ»r de ses sentiments, de ses possibilitĂ©s. Moment difficile pendant lequel on doute de soi, quand ce n'est pas des autres Fromentin, Dominique,1863, p. 1925. Il est certain que j'ai trop doutĂ© de moi, jusqu'ici. Le doute de soi n'est pas l'humilitĂ©, je crois mĂȘme qu'il est parfois la forme la plus exaltĂ©e, presque dĂ©lirante de l'orgueil, une sorte de fĂ©rocitĂ© jalouse qui fait se retourner un malheureux contre lui-mĂȘme, pour se dĂ©vorer. Bernanos, Journal d'un curĂ© de campagne,1936, p. Emploi trans. dir. Douter + Vieilli et littĂ©r. Douter + prop. interr. indir. + ind. ou doute si je partirai demain j'ai pu douter si Proust ne jouait pas un peu de sa maladie pour protĂ©ger son travail Gide, Journal,1921, p. 694.2. Usuel. Douter + prop. complĂ©tivea Douter que + doute que le remĂšde soit efficace Flaub., Corresp.,1874, p. 163.b Ne pas douter que + ne explĂ©tif et le ne doute pas qu'il ne vienne bientĂŽt Ă mademoiselle Fellaire, il ne doutait pas qu'elle ne fĂ»t trĂšs riche France, Jocaste,1879, p. 40.â [Avec suppression de ne pour exprimer un fait incontestable] Je ne doute pas que cela soit vrai, qu'il vienne. â [Avec l'ind.] Je ne doute pas que c'est un honnĂȘte homme. Il n'y a pas Ă douter que tous sauront retrouver ... la mĂȘme admirable unanimitĂ© De Gaulle, MĂ©m. guerre,1959, p. 347.Rem. Dans les phrases interr., on peut exprimer ou non le ne explĂ©tif. Doutez-vous qu'il ne vienne? Doutez-vous que je sois malade? Ac. 1835, 1878.C.â Emploi abs. Ătre dans le doute; avoir des doutes. Avoir le droit, des raisons de douter. On s'observe. On se scrute. On doute. On n'a jamais confiance en l'amour GĂ©raldy, Toi et moi,1913, p. 61.Et Michel n'a pas interrogĂ©, pas doutĂ©. Il a acceptĂ© cette histoire grotesque, sans hĂ©siter, sans se dire que c'Ă©tait fou! Cocteau, Par. terr.,1938, II, 12, p. 264.Cf. aussi doute ex. 2 6. Or, qui est-ce qui examine, qui est-ce qui doute, qui est-ce qui juge qu'il ne faut pas juger encore afin de mieux juger? Ăvidemment l'intelligence... Cousin, Hist. de la philos. du XVIIIes.,t. 2, 1829, p. 503.â SpĂ©cialement1. PHILOS. Mettre en doute tout ce qui est proposĂ© Ă l'intelligence. P. ext. N'ĂȘtre sĂ»r de rien, faire preuve de scepticisme. En philosophie, en critique, c'est avoir beaucoup profitĂ© que d'avoir appris Ă douter affirmer ex. 25 7. ... s'il existe Ă -la-fois dans la nature, seulement deux sceptiques, bien certains de cette seule chose, de se sentir douter, d'exister doutans, lequel des deux consentira Ă n'ĂȘtre qu'une modification de la vertu sentante et doutante de son camarade? Destutt de Tracy, ĂlĂ©ments d'idĂ©ologie,Logique, 1805, p. Celui qui doute ne peut pas, en doutant, douter qu'il doute. Le doute, mĂȘme gĂ©nĂ©ralisĂ©, n'est pas un anĂ©antissement de ma pensĂ©e, ce n'est qu'un pseudo-nĂ©ant, je ne peux pas sortir de l'ĂȘtre, mon acte de douter Ă©tablit lui-mĂȘme la possibilitĂ© d'une certitude... Merleau-Ponty, PhĂ©nomĂ©nologie de la perception,1945, p. RELIG. Ătre en proie au doute. Ne pas adhĂ©rer Ă la foi. Anton. c'est entendu, je ne crois pas. Mais je doute, et mon doute est en faveur du mythe Larbaud, Barnabooth,1913, p. 270.Cf. doute ex. 8 9. Au delĂ des horizons de la science, il n'est pas plus sage de nier que d'affirmer. On doute, quelquefois on espĂšre, puis la foi entre dans l'Ăąme sans qu'on sache pourquoi ni comment; ... MĂ©nard, RĂȘveries d'un paĂŻen mystique,1876, p. Ainsi perpĂ©tuellement je crois et je doute, je crois par un geste de mon cĆur, je doute par une rĂ©pulsion de mon intelligence; ... RiviĂšre, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p. Emploi pronom. Ă valeur subjective. Se douter de, que.Avoir une idĂ©e de quelque chose, croire sur certains indices Ă une chose qu'on peut redouter. Ătre loin de se douter, avoir l'air de se douter de/que. Quasi- synon. conjecturer, deviner, pressentir, Se douter + prĂ©p. douter de l'infidĂ©litĂ© de qqn, du retentissement de qqc., du travail de qqn. Elle [votre lettre] ne m'a rien appris de neuf, ou du moins je me doutais de tout ce que vous me dites Flaub., Corresp.,1870, p. 120.â [En incise, avec en] Je m'en doutais bien, depuis longtemps; je m'en suis toujours doutĂ©; pouvais-je m'en douter; j'aurais dĂ» m'en douter; on s'en doute! on s'en serait doutĂ©! â FrĂ©quemment Ă la forme nĂ©gative. Ne pas se douter de qqc.; ne se douter de rien. Ignorer et de ce fait n'avoir aucune apprĂ©hension. Le dix-huitiĂšme siĂšcle, qui ne s'est doutĂ© de rien, n'a doutĂ© de rien Maistre, Constit.,1810, p. 24.Ă lire vos articles, si robustes, si puissants, personne ne se douterait de vos fatigues et de vos insomnies Hugo, Corresp.,1869, p. 194.[En incise avec en explĂ©tif] Je ne m'en doutais guĂšre, pas, point 11. Surtout, faites semblant de ne rien savoir, hein? Il croit que personne ne s'en doute. Chaque fois qu'il va la voir, il cherche des prĂ©textes et il me donne des explications pendant dix minutes. Pagnol, Marius,1931, I, 4, p. Se douter + Ă la forme nĂ©gative1. Se douter que + ne se doutait pas qu'on l'avait vu. Elle ne m'aimera jamais! elle ne se doute pas mĂȘme que je l'adore! » Gobineau, PlĂ©iades,1874, p. 215.2. Se douter que + quand il [Bossuet] mit au net pour son royal Ă©lĂšve ses rĂ©dactions d'Ă©cole, il ne se doutait pas qu'un jour, on les prendrait si fort au sĂ©rieux Massis, Jugements,1923, p. 30.Rem. 1. On peut relever l'emploi du subj. aprĂšs une prop. princ. Ă la forme nĂ©gative, le subj. exprimant alors le doute. [FĂ©licitĂ©] ne se doutant mĂȘme pas qu'elle eĂ»t rien fait d'hĂ©roĂŻque Flaub., Trois contes, CĆur simple, 1877, p. 17. De mĂȘme ds LittrĂ© Je ne me doutais pas qu'il vĂźnt; pouvais-je me douter qu'il dĂ»t venir si tĂŽt; et Ac. 1798-1932 Il ne se doutait pas qu'on eut des preuves contre lui. 2. On rencontre ds la docum. a Doutant, ante, part. prĂ©s. employĂ© comme adj. Vertu sentante et doutante cf. ex. 7 supra. b Doutable, adj., rare. Dont on peut douter. Comment le savez-vous? » Il rĂ©pondit C'est pas doutable » Maupass., Contes et nouv., t. 1, PĂšre Judas, 1883, p. 103. c Un adj. synon. et doublet du prĂ©cĂ©dent dubitable. Dont on peut douter, sujet Ă caution. La transcription dubitable d'un interviewer Bloy, Journal, 1894, p. 112.Prononc. et Orth. [dute], je doute [dut]. Ds Ac. dep. 1694. Ătymol. et Hist. 1. Ca 1100 craindre » Roland, Ă©d. J. BĂ©dier, 1186; 2. 1130-40 ĂȘtre dans l'incertitude au sujet de quelque chose » doter de Wace, Conception Notre-Dame, 1134 ds Keller, p. 69b; 3. id. ne pas savoir que faire » emploi abs. Id., 669, ibid., p. 91b; 4. 1580 n'ĂȘtre sĂ»r de rien, professer le scepticisme » Montaigne, Essais, Ă©d. A. Thibaudet, II, XII, p. 559; 5. dĂ©but xives. se douter de qqc. Vraie croiance, ms. Cambrai, C 246 fo6cds Gdf. Compl.. Du lat. class. dubitare hĂ©siter, douter ». FrĂ©q. abs. littĂ©r. 9 564. FrĂ©q. rel. littĂ©r. xixes. a 13 817, b 12 558; xxes. a 13 152, b 14 243. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 156.
Douter est-ce renoncer à la vérité ? Obtenir ce document Extrait du document « [Introduction] L'homme ,est un animal doué de raison. La célÚbre phrase de Descartes qui ouvre le Discours de la méthode nous le rappelle : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ».
Aujourdâhui câest le Jour J ! Le bac commence avec la fameuse Ă©preuve de philo. Voici les sujets filiĂšre par filiĂšre Pour les L Sujet 1 Est-il possible dâĂ©chapper au temps ? Sujet 2 Ă quoi bon expliquer une Ćuvre dâart ? Sujet 3 Expliquer le texte suivant Pour savoir ce quâest une loi de la nature, il faut que nous ayons une connaissance de la nature, car ces lois sont exemptes dâerreur et ce sont seulement les reprĂ©sentations que nous en avons qui peuvent ĂȘtre fausses. La mesure de ces lois est en dehors de nous notre connaissance nây ajoute rien et ne les amĂ©liore pas. Il nây a que la connaissance que nous en avons qui puisse sâaccroĂźtre. La connaissance du droit est, par certains cĂŽtĂ©s, semblable Ă celle de la nature, mais, par dâautres cĂŽtĂ©s, elle ne lâest pas. Nous apprenons, en effet, Ă connaĂźtre les lois du droit telles quâelles sont donnĂ©es. Câest plus ou moins de cette façon que le citoyen les connaĂźt et le juriste qui Ă©tudie le droit positif1 sâen tient, lui aussi, Ă ce qui est donnĂ©. Toutefois la diffĂ©rence consiste en ceci que, dans le cas des lois du droit, intervient lâesprit de rĂ©flexion et la diversitĂ© de ces lois suffit Ă nous rendre attentifs Ă ce fait que ces lois ne sont pas absolues. Les lois du droit sont quelque chose de posĂ©, quelque chose qui provient de lâhomme. La conviction intĂ©rieure peut entrer en conflit avec ces lois ou leur donner son adhĂ©sion. Lâhomme ne sâen tient pas Ă ce qui est donnĂ© dans lâexistence, mais il affirme, au contraire, avoir en lui la mesure de ce qui est juste. Il peut sans doute ĂȘtre soumis Ă la nĂ©cessitĂ© et Ă la domination dâune autoritĂ© extĂ©rieure, mais il ne lâest pas comme dans le cas de la nĂ©cessitĂ© naturelle, car son intĂ©rioritĂ© lui dit toujours comment les choses doivent ĂȘtre, et câest en lui-mĂȘme quâil trouve la confirmation ou la dĂ©sapprobation de ce qui est en vigueur. Dans la nature, la vĂ©ritĂ© la plus haute est quâil y a une loi ; cela ne vaut pas pour les lois du droit oĂč il ne suffit pas quâune loi existe pour ĂȘtre admise HEGEL, Principes de la philosophie du droit 1820 Pour les ES Sujet 1 La morale est-elle la meilleure des politiques ? Sujet 2 Le travail divise-t-il les hommes ? Sujet 3 Expliquer le texte suivant Nous avons le libre arbitre, non pas quand nous percevons, mais quand nous agissons. Il ne dĂ©pend pas de mon arbitre de trouver le miel doux ou amer, mais il ne dĂ©pend pas non plus de mon arbitre quâun thĂ©orĂšme proposĂ© mâapparaisse vrai ou faux ; la conscience nâa quâĂ examiner ce qui lui apparaĂźt. Lorsque nous dĂ©cidons de quelque chose, nous avons toujours prĂ©sentes Ă lâesprit ou bien une sensation ou une raison actuelles, ou tout au moins un souvenir actuel dâune sensation ou dâune raison passĂ©es ; bien quâen ce dernier cas nous soyons souvent trompĂ©s par lâinfidĂ©litĂ© de la mĂ©moire ou par lâinsuffisance de lâattention. Mais la conscience de ce qui est prĂ©sent ou de ce qui est passĂ© ne dĂ©pend nullement de notre arbitre. Nous ne reconnaissons Ă la volontĂ© que le pouvoir de commander Ă lâattention et Ă lâintĂ©rĂȘt ; et ainsi, quoiquâelle ne fasse pas le jugement en nous, elle peut toutefois y exercer une influence indirecte. Ainsi il arrive souvent que les hommes finissent par croire ce quâils voudraient ĂȘtre la vĂ©ritĂ©, ayant accoutumĂ© leur esprit Ă considĂ©rer avec le plus dâattention les choses quâils aiment ; de cette façon ils arrivent Ă contenter non seulement leur volontĂ© mais encore leur conscience. LEIBNIZ, Remarques sur la partie gĂ©nĂ©rale des Principes de Descartes 1692 Pour les S Sujet 1 La pluralitĂ© des cultures fait-elle obstacle Ă lâunitĂ© du genre humain ? Sujet 2 ReconnaĂźtre ses devoirs, est-ce renoncer Ă sa libertĂ© ? Sujet 3 Expliquer le texte suivant La science a beaucoup dâennemis dĂ©clarĂ©s, et encore plus dâennemis cachĂ©s, parmi ceux qui ne peuvent lui pardonner dâavoir ĂŽtĂ© Ă la foi religieuse sa force et de menacer cette foi dâune ruine totale. On lui reproche de nous avoir appris bien peu et dâavoir laissĂ© dans lâobscuritĂ© incomparablement davantage. Mais on oublie, en parlant ainsi, lâextrĂȘme jeunesse de la science, la difficultĂ© de ses dĂ©buts, et lâinfinie briĂšvetĂ© du laps de temps Ă©coulĂ© depuis que lâintellect humain est assez fort pour affronter les tĂąches quâelle lui propose. Ne commettons-nous pas, tous tant que nous sommes, la faute de prendre pour base de nos jugements des laps de temps trop courts ? Nous devrions suivre lâexemple des gĂ©ologues. On se plaint de lâincertitude de la science, on lâaccuse de promulguer aujourdâhui une loi que la gĂ©nĂ©ration suivante reconnaĂźt pour une erreur et remplace par une loi nouvelle qui nâaura pas plus longtemps cours. Mais ces accusations sont injustes et en partie fausses. La transformation des opinions scientifiques est Ă©volution, progrĂšs, et non dĂ©molition. Une loi, que lâon avait dâabord tenue pour universellement valable, se rĂ©vĂšle comme nâĂ©tant quâun cas particulier dâune loi ou dâune lĂ©galitĂ© plus gĂ©nĂ©rale encore, ou bien lâon voit que son domaine est bornĂ© par une autre loi, que lâon ne dĂ©couvre que plus tard ; une approximation en gros de la vĂ©ritĂ© est remplacĂ©e par une autre, plus soigneusement adaptĂ©e Ă la rĂ©alitĂ©, approximation qui devra attendre dâĂȘtre perfectionnĂ©e Ă son tour. Dans divers domaines, nous nâavons pas encore dĂ©passĂ© la phase de lâinvestigation, phase oĂč lâon essaie diverses hypothĂšses quâon est bientĂŽt contraint, en tant quâinadĂ©quates, de rejeter. Mais dans dâautres nous avons dĂ©jĂ un noyau de connaissances assurĂ©es et presque immuables. FREUD, LâAvenir dâune illusion 1927 Pour les bacs technologiques SAUF TMD et STHR Sujet 1 Seul ce qui peut sâĂ©changer a-t-il de la valeur ? Sujet 2 Les lois peuvent-elles faire notre bonheur Sujet 3 Le fait quâon ne voit aucune thĂšse qui ne soit dĂ©battue et controversĂ©e1 entre nous, ou qui ne puisse lâĂȘtre, montre bien que notre jugement naturel ne saisit pas bien clairement ce quâil saisit, car mon jugement ne peut pas le faire admettre par le jugement de mon semblable ce qui est le signe que je lâai saisi par quelque autre moyen que par un pouvoir naturel qui serait en moi et en tous les hommes. Laissons de cĂŽtĂ© cette confusion infinie dâopinions que lâon voit parmi les philosophes eux-mĂȘmes, et ce dĂ©bat perpĂ©tuel et gĂ©nĂ©ral sur la connaissance des choses. On a tout Ă fait raison, en effet, dâadmettre que sur aucune chose les hommes â je veux dire les savants les mieux nĂ©s, les plus capables â ne sont dâaccord, pas mĂȘme sur le fait que le ciel est sur notre tĂȘte, car ceux qui doutent de tout doutent aussi de cela ; et ceux qui nient que nous puissions comprendre quelque chose disent que nous nâavons pas compris que le ciel est sur notre tĂȘte ; et ces deux opinions sont, par le nombre, incomparablement les plus fortes. Outre cette diversitĂ© et cette division infinies, par le trouble que notre jugement nous donne Ă nous-mĂȘmes et par lâincertitude que chacun sent en lui, il est aisĂ© de voir que ce jugement a son assise2 bien mal assurĂ©e. Comme nous jugeons diffĂ©remment des choses ! Combien de fois changeons-nous dâopinions ! Ce que je soutiens aujourdâhui et ce que je crois, je le soutiens et le crois de toute ma croyance ; toutes mes facultĂ©s et toutes mes forces empoignent cette opinion et mâen rĂ©pondent sur tout leur pouvoir. Je ne saurais embrasser3 aucune vĂ©ritĂ© ni la conserver avec plus de force que je ne fais pour celle-ci. Jây suis totalement engagĂ©, jây suis vraiment engagĂ© ; mais ne mâest-il pas arrivĂ©, non pas une fois, mais cent, mais mille, et tous les jours, dâavoir embrassĂ© quelque autre opinion avec ces mĂȘmes instruments, dans ces mĂȘmes conditions, opinion que, depuis, jâai jugĂ©e fausse MONTAIGNE, Les Essais 1580 1 controverse » discussion assise » base, embrasser » adhĂ©rer Ă une opinion, la faire sienne. Pour expliquer ce texte, vous rĂ©pondrez aux questions suivantes, qui sont destinĂ©es principalement Ă guider votre rĂ©daction. Elles ne sont pas indĂ©pendantes les unes des autres et demandent que le texte soit dâabord Ă©tudiĂ© dans son ensemble. DĂ©gager lâidĂ©e principale du texte et les Ă©tapes du a Le fait quâon ne voit aucune thĂšse qui ne soit dĂ©battue et controversĂ©e, ou qui ne puisse lâĂȘtre, montre bien que notre jugement naturel ne saisit pas bien clairement ce quâil saisit, car mon jugement ne peut pas le faire admettre par le jugement de mon semblable » ;b ⊠lâincertitude que chacun sent en lui » ;c Ce que je soutiens aujourdâhui et ce que je crois, je le soutiens et le crois de toute ma croyance ».Changer dâopinion, cela nous empĂȘche-t-il de connaĂźtre la vĂ©ritĂ© ? Pour les STHR sciences et technologies de lâhĂŽtellerie et de la restauration Sujet 1 Dissertation Seul ce qui peut sâĂ©changer a-t-il de la valeur ? Sujet 2 Composition Les lois peuvent-elles faire notre bonheur ? Pour rĂ©diger votre composition, vous rĂ©pondrez de maniĂšre explicite, prĂ©cise et dĂ©veloppĂ©e aux questions suivantes, qui sont destinĂ©es Ă guider votre rĂ©daction. Vous veillerez Ă toujours faire le lien entre les diffĂ©rentes parties de votre composition, qui ne sont pas sĂ©parĂ©es les unes des autres. En particulier, entre lâ analyse du sujet » et la construction du problĂšme», et les parties suivantes hypothĂšses dâargumentation » et dĂ©veloppement argumentĂ© ». [A] â Analyse du sujet Donnez diffĂ©rents types de lois et des exemples pour chacun dâeux ?Le bonheur est-il une rĂ©alitĂ© individuelle ? Une rĂ©alitĂ© collective ? Que signifie dans le sujet notre bonheur » ?De quelle maniĂšre les lois pourraient-elle faire ou dĂ©faire le bonheur dâune personne ou dâun groupe de personnes ? Donnez un exemple de cas ou de situation oĂč cela semble se produire ? [B] â Construction du problĂšme quelle mesure les lois peuvent-elles contribuer Ă rĂ©aliser, ou au contraire contrarier, la rĂ©alisation de ces conditions ?A quoi servent les lois, si ce nâest pas, ou pas seulement, Ă faire notre bonheur ? [C] â HypothĂšses dâargumentation Donnez, Ă prĂ©sent et en vous aidant des rĂ©ponses donnĂ©es en [A] et [B], les diffĂ©rentes rĂ©ponses possibles Ă la question Les lois peuvent-elles faire notre bonheur ? » Justifiez chacune dâelles dans un paragraphe argumentĂ©. [D] â DĂ©veloppement argumentĂ© En tenant compte des Ă©lĂ©ments prĂ©cĂ©dents et Ă lâaide de vos connaissances, vous proposerez et justifierez de maniĂšre prĂ©cise et dĂ©veloppĂ©e la rĂ©ponse qui vous paraĂźt la plus pertinente Ă la question posĂ©e par le sujet. Vous ferez apparaĂźtre les raisons de votre choix ainsi que ce quâil implique. Sujet 3 Explication de texte Le fait quâon ne voit aucune thĂšse qui ne soit dĂ©battue et controversĂ©e1 entre nous, ou qui ne puisse lâĂȘtre, montre bien que notre jugement naturel ne saisit pas bien clairement ce quâil saisit, car mon jugement ne peut pas le faire admettre par le jugement de mon semblable ce qui est le signe que je lâai saisi par quelque autre moyen que par un pouvoir naturel qui serait en moi et en tous les hommes. Laissons de cĂŽtĂ© cette confusion infinie dâopinions que lâon voit parmi les philosophes eux-mĂȘmes, et ce dĂ©bat perpĂ©tuel et gĂ©nĂ©ral sur la connaissance des choses. On a tout Ă fait raison, en effet, dâadmettre que sur aucune chose les hommes â je veux dire les savants les mieux nĂ©s, les plus capables â ne sont dâaccord, pas mĂȘme sur le fait que le ciel est sur notre tĂȘte, car ceux qui doutent de tout doutent aussi de cela ; et ceux qui nient que nous puissions comprendre quelque chose disent que nous nâavons pas compris que le ciel est sur notre tĂȘte ; et ces deux opinions sont, par le nombre, incomparablement les plus fortes. Outre cette diversitĂ© et cette division infinies, par le trouble que notre jugement nous donne Ă nous-mĂȘmes et par lâincertitude que chacun sent en lui, il est aisĂ© de voir que ce jugement a son assise2 bien mal assurĂ©e. Comme nous jugeons diffĂ©remment des choses ! Combien de fois changeons-nous dâopinions ! Ce que je soutiens aujourdâhui et ce que je crois, je le soutiens et le crois de toute ma croyance ; toutes mes facultĂ©s et toutes mes forces empoignent cette opinion et mâen rĂ©pondent sur tout leur pouvoir. Je ne saurais embrasser aucune vĂ©ritĂ© ni la conserver avec plus de force que je ne fais pour celle-ci. Jây suis totalement engagĂ©, jây suis vraiment engagĂ© ; mais ne mâest-il pas arrivĂ©, non pas une fois, mais cent, mais mille, et tous les jours, dâavoir embrassĂ© quelque autre opinion avec ces mĂȘmes instruments, dans ces mĂȘmes conditions, opinion que, depuis, jâai jugĂ©e fausse ? MONTAIGNE, Les Essais 1580 1 controverse » discussion vive. 2 assise » base, fondement. 3 embrasser » adhĂ©rer Ă une proposition que lâon tient pour vraie, la faire sienne. Pour expliquer ce texte, vous rĂ©pondrez de maniĂšre explicite, prĂ©cise et dĂ©veloppĂ©e aux questions suivantes, qui sont destinĂ©es Ă guider votre rĂ©daction. [A] â Questions dâanalyse Montaigne constate le fait quâon ne voit aucune thĂšse qui ne soit dĂ©battue et controversĂ©e, ou qui ne puisse lâĂȘtre ». Au contraire, vous semble-t-il que certaines thĂšses ne sont jamais dĂ©battues et controversĂ©es ? Donnez des exemples pour lâun et lâautre cas ? Que vient apporter dans le texte la prĂ©cision ou qui ne puisse lâĂȘtre » ?Comment pourrait-on douter que le ciel soit sur nos tĂȘtes » ? Pourquoi un tel doute serait-il plus particuliĂšrement le fait des philosophes et des savants ?Quand je soutiens une opinion, affirme Montaigne, toutes mes facultĂ©s et toutes mes forces empoignent cette opinion » quelles sont ces facultĂ©s et ces forces ?Montaigne remarque que trĂšs souvent nous changeons dâopinion », alors mĂȘme que nous y sommes totalement engagĂ©[s], vraiment engagĂ©[s] ». Quây a-t-il dâĂ©tonnant Ă cela et comment expliquer que cela se produise ? [B] â ĂlĂ©ments de synthĂšse Expliquez comment les controverses et les dĂ©bats qui sâĂ©lĂšvent Ă propos de chaque thĂšse prouvent, selon Montaigne, que nous ne saisissons pas les choses par un pouvoir naturel qui serait en moi et en tous les hommes ». Quel serait ce pouvoir ? Si ce nâest pas lui qui nous fait saisir les choses, quâest-ce qui nous fait croire ?On pourrait sâattendre Ă ce que la science et la philosophie mettent fin Ă ces dĂ©saccords et controverses. Pourquoi sâattend-on Ă cela ? DâaprĂšs lâauteur, est-ce ce qui arrive en effet ?Changer dâopinion au cours dâune discussion, est-ce ĂȘtre en dĂ©saccord avec soi mĂȘme ?En vous appuyant sur les Ă©lĂ©ments prĂ©cĂ©dents en [A] et en [B], dĂ©gagez lâidĂ©e principale du texte ainsi que les Ă©tapes de son argumentation [C] â Commentaire La force avec laquelle nous tenons Ă une croyance est-elle un indice de sa vĂ©ritĂ© ?Ă la lumiĂšre de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte et des arguments de Montaigne, vous vous demanderez si la diversitĂ© et lâopposition des opinions et des croyances est insurmontable, et si cela prouve lâincapacitĂ© humaine Ă Ă©tablir une connaissance certaine.
SYNT Douter de l'authenticité, de l'existence, de la réalité de qqc.; douter de l'amour, du courage, des intentions, de la parole, des sentiments, de la sincérité de quelqu'un. b) [Le compl. désigne une pers.] Ne pas avoir confiance en quelqu'un, se défier de lui : 4.
Le mythe de la caverne de Platon nous a permis de comprendre la façon dont le philosophe percevait le monde. Une relation entre le monde physique et le monde des idĂ©es qui crĂ©ent une rĂ©alitĂ© emplie de lumiĂšres et dâombres. Dâun cĂŽtĂ©, nous avons la rĂ©alitĂ© telle quâelle est. De lâautre, nous nous trouvons face Ă une rĂ©alitĂ© fictionnelle oĂč nos croyances et nos illusions jouent un rĂŽle majeur. Cependant, avant de nous plonger dans cet univers, ne devons-nous pas savoir ce que raconte le mythe de la caverne ?Dans le mythe, on retrouve des hommes qui, depuis leur naissance, sont enchaĂźnĂ©s au fond dâune caverne. Depuis cet endroit, ils ne peuvent voir quâune seule chose un mur. Ils nâont jamais pu en sortir et nâont jamais pu regarder derriĂšre eux pour connaĂźtre lâorigine des chaĂźnes qui les retiennent. MalgrĂ© tout, il y a un mur derriĂšre eux et, un peu plus loin, un feu. Entre le mur et le feu se trouvent des hommes qui portent des objets. GrĂące au feu, les ombres des objets sont projetĂ©es sur le mur et les hommes enchaĂźnĂ©s peuvent les voir. Je voyais des images qui nâĂ©taient que des mensonges et de fausses rĂ©alitĂ©s. Mais comment pourrais-je les considĂ©rer de la sorte si, depuis que je suis tout petit, il sâagit de la seule rĂ©alitĂ© que jâai vue ? Une rĂ©alitĂ© fictiveCes hommes avaient toujours vu la mĂȘme chose depuis quâils Ă©taient nĂ©s ; ils ne ressentaient donc ni le besoin, ni la curiositĂ© de se retourner et de voir ce que reflĂ©taient ces ombres. Or, il sâagissait dâune rĂ©alitĂ© trompeuse, artificielle. Ces ombres les dĂ©tournaient de la vĂ©ritĂ©. Cependant, lâun de ces hommes osa se retourner et voir au-delĂ des dĂ©but, il se sentit perdu et tout le dĂ©rangeait, en particulier cette lumiĂšre quâil voyait au fond le feu. Il commença donc Ă douter. Il avait cru que les ombres Ă©taient la seule chose existante alors que ce nâĂ©tait pas le cas. Chaque fois quâil avançait, ses doutes lui donnaient la tentation de retourner vers son monde dâ tout, avec patience et dĂ©termination, il poursuivit son avancĂ©e. En sâhabituant, peu Ă peu, Ă ce monde qui lui Ă©tait si inconnu. Sans se laisser vaincre par la confusion ou se laisser duper par les caprices de la peur, il sortit de la caverne. Mais quand il fit demi-tour en courant pour aller le raconter Ă ses compagnons, ceux-ci lâaccueillirent en se moquant. Un mĂ©pris qui reflĂ©tait lâincrĂ©dulitĂ© de ces habitants face au rĂ©cit de lâ est curieux de voir Ă quel point la vision que nous offre le mythe de la caverne peut ĂȘtre transposĂ©e Ă lâactualitĂ©. Ce modĂšle que nous suivons tou-te-s et en raison duquel, si lâon sort du chemin quâon nous dicte, on commence Ă ĂȘtre jugĂ©-e-s et critiquĂ©-e-s. Songez au fait que nous avons acceptĂ© de nombreuses vĂ©ritĂ©s absolues sans nous arrĂȘter un instant pour les remettre en cause, sans nous demander si le monde est vĂ©ritablement proche ou Ă©loignĂ© de cette exemple, penser que lâerreur est un Ă©chec peut influer sur le fait que nous abandonnions nâimporte quel projet dĂšs le moindre contretemps. Cependant, si nous ne nous laissons pas emporter par cette idĂ©e, nous dĂ©velopperons notre curiositĂ© et lâerreur cessera dâĂȘtre un dĂ©mon complĂštement chargĂ© de nĂ©gativitĂ©. Ainsi, le changement de perspective ne nous fera pas seulement cesser de le craindre, il nous fera aussi apprendre de ces erreurs quand nous en de la caverne est un processus difficileDans le mythe de la caverne, lâhomme qui dĂ©cide de se libĂ©rer des chaĂźnes qui lâemprisonnent prend une dĂ©cision trĂšs difficile ; celle-ci, au lieu dâĂȘtre bien considĂ©rĂ©e par ses compagnons, est vite prise comme un acte de rĂ©bellion. Une chose mal vue et qui aurait pu le pousser Ă abandonner cette tentative. Quand cet homme finit par se dĂ©cider, il entreprend de suivre ce chemin en solitaire, de dĂ©passer ce mur et ce feu qui le fait douter en mĂȘme temps quâil lâaveugle. Les doutes lâassaillent, il ne sait plus distinguer le vrai du doit se dĂ©faire de croyances qui ont longtemps habitĂ© en lui. Des idĂ©es qui ne sont pas seulement enracinĂ©es mais qui constituent aussi la base de lâarbre de ses croyances. Cependant, au fur et Ă mesure quâil avance vers la sortie de la caverne, il se rend compte que ce quâil croyait nâĂ©tait pas vrai. Alors, que lui reste-t-il ? Il doit convaincre ceux qui se moquent de lui quâil existe une libertĂ© Ă laquelle ils peuvent aspirer sâils se dĂ©cident Ă abandonner ce confort apparent dans lequel ils mythe de la caverne nous dĂ©peint lâignorance comme Ă©tant cette rĂ©alitĂ© qui devient inconfortable quand nous prenons conscience de sa prĂ©sence. Face Ă la plus petite possibilitĂ© de lâexistence dâune autre vision du monde, lâhistoire nous rĂ©vĂšle que notre inertie nous pousse Ă dĂ©truire cette derniĂšre car nous la considĂ©rons comme une menace pour lâordre Ă©tabli. Les ombres ne se projettent plus, la lumiĂšre a cessĂ© dâĂȘtre artificielle et lâair caresse dĂ©jĂ mon visage. Notre condition humaine nous empĂȘche peut-ĂȘtre de nous dĂ©barrasser de ce monde des ombres mais nous pouvons au moins faire un effort pour que ces ombres deviennent de plus en plus nettes. Le monde parfait et iconique des idĂ©es est peut-ĂȘtre une utopie pour notre nature mais cela ne veut pas dire que renoncer Ă notre curiositĂ© vaut mieux que sâen remettre au confort de ce que nous savons aujourdâhui ou de ce que nous pensons savoir. Quand nous grandissons, les doutes, les incohĂ©rences et les questions nous aident Ă enlever ces bandeaux qui se trouvent devant nos yeux et qui, parfois, nous rendaient la vie beaucoup plus difficile que ce quâelle nâĂ©tait en rĂ©alitĂ©.
Douter est-ce renoncer Ă la vĂ©ritĂ© ? Dans lâusage courant le mot douter se rapporte Ă une interrogation, un manque de certitude ou une mĂ©fiance quant ? la sincĂ©ritĂ© de quelque chose ou quelquâun. Le doute revient ? admettre quâon ne sait pas. Le verbe renoncer se rattache Ă un abandon et un dĂ©sistement. La vĂ©ritĂ© a ici un sens plus complexe.
Cours vidĂ©o + quizz la VĂ©ritĂ© F. Grolleau " A quoi reconnaĂźt-on la vĂ©ritĂ© ?" 1. Quelle diffĂ©rence peut-on Ă©tablir entre rĂ©alitĂ© et vĂ©ritĂ© ? a ce sont deux synonymes, il n'y a aucune distinction Ă effectuer b la rĂ©alitĂ© est certaine, la vĂ©ritĂ© est relative c le rĂ©el est divers et matĂ©riel, la vĂ©ritĂ© est une et indiscutable 2. Pourquoi l'intuition d'une vĂ©ritĂ© est-elle intransmissible ? a elle est discutable b elle est faillible c elle ne peut ĂȘtre exprimĂ©e par les mots 3. En quoi la vĂ©ritĂ© s'oppose -t elle Ă l'opinion ? a la vĂ©ritĂ© est une et l'opinion est multiple b la vĂ©ritĂ© comprend toutes les opinions possibles c la vĂ©ritĂ© refuse la valeur indiscutable de l'opinion 4. Pourquoi est-il faux d'affirmer que le doute s'oppose Ă la perception de la vĂ©ritĂ© ? a le doute est la seule vĂ©ritĂ© possible b le doute se prĂ©sente comme une Ă©tape nĂ©cessaire de remise en question c la vĂ©ritĂ© conduit nĂ©cessairement Ă douter 5. Pourquoi le raisonnement mathĂ©matique peut-il apparaĂźtre comme un modĂšle de vĂ©ritĂ© ? a les maths sont adaptables Ă tous les domaines de l'existence b les maths sont toujours raison c ces raisonnements semblent universels et indubitables 6. Pourquoi l'apparence n'est-elle pas considĂ©rĂ©e comme un critĂšre de vĂ©ritĂ© ? a il y a un Ă©cart entre ce qui nous apparaĂźt et ce qui est rĂ©ellement b l'apparence dĂ©joue l'idĂ©e de vĂ©ritĂ© car elle est seule fiable c la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© ne se soucie pas de la vĂ©ritĂ©, elle sait que la vĂ©ritĂ© se situe bien au-delĂ 7. Pourquoi le doute est-il essentiel dans la quĂȘte de vĂ©ritĂ© ? a le doute permet de rĂ©vĂ©ler la vanitĂ© de l'idĂ©e de vĂ©ritĂ© b le doute est un artifice pour justifier la vĂ©ritĂ© c le doute permet de remettre en cause les prĂ©jugĂ©s. 8. La rĂ©miniscence pour Platon, câest a un problĂšme de mĂ©moire b lâoubli de la vĂ©ritĂ© c le ressouvenir de la VĂ©ritĂ© dĂ©jĂ contenue en nous 9. Loin de nous faire renoncer Ă la vĂ©ritĂ©, le doute cartĂ©sien a est le pire moyen pour lâatteindre b est ce par quoi on manque Ă coup sĂ»r la vĂ©ritĂ© c est un passage obligĂ© pour atteindre la vĂ©ritĂ© - RĂ©ponses 1/ c Le rĂ©el est l'ensemble des choses existant de maniĂšre effective mais sujettes Ă l'erreur et aux illusions de l'opinion ; supposĂ©e semblable et indubitable pour chacun, la vĂ©ritĂ© est situĂ©e au-dessus du rĂšgne du rĂ©el. 2/ c Du latin intuiteor, l'intuition est une vision mais de l'esprit, elle saisit une vĂ©ritĂ© dans son entier, sans aucune mĂ©diation physique ni discursive. Ainsi elle demeure interne Ă l'esprit qui la dĂ©couvre. 3/ a La vĂ©ritĂ© a une prĂ©tention Ă l'universel et ne peut se satisfaire d'une affirmation comme l'opinion , prenant l'apparence d'un jugement mais ne reposant sur aucun examen rĂ©flĂ©chi. 4/ b Le doute joue un rĂŽle essentiel dans la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© parce qu'il remet en question des certitudes parfois infondĂ©es pour les justifier ou corriger. Il est alors nĂ©cessaire au dĂ©sir de recherche de jugements justifiĂ©s. 5/ c Les mathĂ©matiques sont une discipline pure, c'est-Ă -dire dont les raisonnements s'avĂšrent purement logiques. Au XVII e siĂšcle, on les a considĂ©rĂ©s comme modĂšle de vĂ©ritĂ© puisque ces raisonnements Ă©taient les seuls Ă garantir un consensus. 6/ a L'apparence, sensible et attachĂ©e Ă la matiĂšre, est considĂ©rĂ©e comme rĂ©guliĂšrement en dĂ©calage avec ce qui est effectivement. Elle ne peut se prĂ©senter comme critĂšre de la vĂ©ritĂ©, bien qu'elle puisse parfois lui correspondre. 7/ c Pour qui veut parvenir Ă la vĂ©ritĂ©, il est essentiel de vouloir justifier chacune des affirmations formulables sans se contenter du sentiment. Ainsi le doute est-il indispensable Ă une mise en mouvement de la recherche de la vĂ©ritĂ©. 8/ d La rĂ©miniscence est, dans la pensĂ©e de Platon, l'Ă©veil par l'Ăąme des possibilitĂ©s latentes qu'elle porte en elle-mĂȘme. L'acquisition de la connaissance doit alors dĂ©buter par une re-connaissance. Cette thĂ©orie sert tout Ă la fois Ă dĂ©montrer l'immortalitĂ© de l'Ăąme et l'existence de rĂ©alitĂ©s intelligibles. 9/ c Le doute cartĂ©sien est provisoire, il a pour but de trouver une vĂ©ritĂ©, une certitude qui y rĂ©siste. ce qui en fait un moment nĂ©cessaire de la mĂ©thode destinĂ©e Ă atteindre la vĂ©ritĂ©. Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous
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douter est ce renoncer à la vérité